L’Inde face au COVID-19 : l’équipe Kynarou nous raconte la crise 1/4
Depuis un an, la pandémie du COVID-19 sévit sur tous les continents, elle a entraîné plus de deux millions de décès à travers le monde. En janvier 2021, l’Inde comptabilisait plus de 153 000 décès et plus de 10 millions de personnes contaminées.
Dans cette série de quatre interviews, nous vous proposons un autre regard sur la crise, celui de notre équipe terrain basée à Pondichéry.
L’interview de Meena (1/4)
Éducatrice sociale depuis 2016, Meena travaille au plus près des populations bénéficiaires.
Depuis le début de la crise du COVID-19, quelle est la situation en Inde ?
Le pays est gravement touché sur les plans économique et sanitaire. Aucune solution n’a été trouvée à ce jour pour sortir de la crise et le soutien de la communauté internationale s’est affaiblit en raison de l’expansion rapide de l’épidémie à travers le monde.
Comment s’est déroulée la situation sur le terrain lorsque la crise a débutée en mars 2020 ?
Nous n’avions pas de visibilité sur la situation, les mesures de restrictions se durcissaient. Plus rien ne bougeait à l’extérieur, tous les établissements, les bureaux et les commerces étaient fermés. Seuls les secours, les ambulances et les officiers de police pouvaient se déplacer dans la ville.
Comment se sont passés le confinement et la crise du côté des bénéficiaires ? Où en est-on actuellement ?
Nous pouvions lire la peur dans leurs yeux. Ils avaient peur de ne pas pouvoir se protéger contre le COVID-19, peur que la crise se prolonge et peur de ne pas pouvoir reprendre rapidement leur travail. L’incertitude pouvait se lire sur tous les visages. D’autres n’ont pas mesuré la gravité de la crise et ont cru qu’il s’agissait d’une simple épidémie virale saisonnière.
Qu’est-ce qui a changé dans votre travail avec la crise sanitaire ?
Nous avons mesuré la pertinence de la sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène dans nos programmes, pour lutter contre toutes les formes d’épidémies virales et protéger les habitants des villages bénéficiaires. La lutte contre la défécation à l’air libre doit rester une priorité, car cette pratique est un important vecteur de transmission de maladies.
Pouvez-vous nous dire brièvement quels sont les projets qui vont commencer sur le terrain ?
Nous poursuivons nos projets eau et assainissement, en incluant un volet de sensibilisation spécifique à la lutte contre le COVID-19.
Quels sont les besoins concrets et réels des populations des villages ?
Le sentiment général qui ressort de nos différentes études auprès des bénéficiaires est la nécessité de mettre en place un programme de développement social, qui soit construit de manière collaborative, main dans la main, et qui bénéficie à tous sans distinction et sans inégalité de genre.
Quel est l’état des lieux eau et assainissement après cette crise ? Comment le secteur a-t-il été impacté ?
Tous s’accordent maintenant pour dire que le seul port du masque ne suffira pas pour empêcher la propagation du virus et l’attaque bactérienne. La crise sanitaire a souligné l’importance de l’accès à l’hygiène, à l’assainissement, à l’eau potable et à la gestion des déchets. La leçon a finalement été retenue au prix de nombreuses vies humaines. Il est urgent d’agir.